Un organisme génétiquement modifié (OGM) est une plante ou une graine qui a subi une modification de ses gènes (ADN). Des modifications précises sont apportées à l’ADN pour donner à la plante ou à la graine des caractéristiques bénéfiques.
En fait, la sélection génétique est utilisée par les agriculteurs depuis plus de 10 000 ans pour aider à produire des cultures. C’est juste que le processus était beaucoup plus long : chaque année, les agriculteurs conservaient les graines de plantes qui poussaient le mieux, sélectionnant ainsi la génétique la plus favorable aux récoltes. Les phytogénéticiens d’aujourd’hui perpétuent cette tradition en utilisant le génie génétique pour déplacer très précisément les gènes favorables d’un organisme à un autre.
Ces caractéristiques peuvent inclure les avantages suivants :
Par exemple, en modifiant génétiquement une culture pour avoir une meilleure rétention d’humidité, on protège la culture de la sécheresse, augmentant ainsi le rendement des cultures. De plus, on économise de l’eau en réduisant le besoin d’irrigation supplémentaire. Cela signifie également une réduction du coût global de la nourriture à l’épicerie en raison du succès et de la taille des récoltes.
La modification génétique, c’est un outil qui nous permet d’avoir accès à de la nourriture abordable et ainsi d’améliorer notre santé grâce à l’alimentation. Déjà que le prix du panier d’épicerie a augmenté, c’est difficile d’imaginer à quel point l’accès à la nourriture serait difficile si on ne possédait pas toute la technologie pour nous aider à produire et récolter de façon aussi efficace.
Étant donné que les cultures OGM sont tout aussi sécuritaires que toute autre culture, il n’y a pas d’étiquetage gouvernemental obligatoire. Ainsi, il n’est actuellement pas possible de savoir si on achète un aliment qui a été génétiquement modifié ou pas.
Au Canada, seulement 6 aliments génétiquement modifiés sont cultivés. Il s’agit des aliments suivants :
Malgré tout, il est rare que les aliments génétiquement modifiés se retrouvent dans notre assiette. La majorité des OGM servent à nourrir les animaux d’élevage ou à préparer des aliments transformés, comme des barres de céréales, des craquelins ou des tortillas par exemple. Il est rare de trouver des aliments frais génétiquement modifiés.
Tous les OGM commercialisés ici sont considérés sécuritaires par Santé Canada.
Ainsi, si des pêches portent la mention « sans OGM », c’est du marketing pur et dur.
Les étiquettes sans OGM visent principalement à positionner un produit comme « meilleur », et à inciter les consommateurs à faire des choix ancrés dans la peur.
Les plantes génétiquement modifiées ont aidé à rendre l’agriculture plus productive, efficiente et durable.
Saviez-vous que si ce n’était pas des OGM, la papaye serait peut-être un fruit disparu? En effet, dans les années 90, un virus s’est attaqué aux papayes à Hawaï. Près de la moitié de la récolte a disparu ! Des scientifiques d’une Université locale ont alors développé et introduit un gène du virus dans une papaye pour lui conférer l’immunité au virus. La papaye génétiquement modifiée résistante au virus est ainsi née, et Hawaï a pu continuer à produire de délicieuses papayes. C’est d’ailleurs l’un des premiers fruits génétiquement modifiés à avoir été autorisés à la commercialisation.
C’est rassurant de savoir qu’il existe des experts qui ont les compétences et les connaissances nécessaires pour s’attaquer à des problèmes comme celui-ci. À l’époque, quand les OGM ont été introduits, il y avait des réactions négatives contre l’utilisation de cette technologie. C’est d’ailleurs souvent le cas lorsqu’une nouvelle technologie est développée : nous avons tendance à être résistants au changement. Heureusement, la science fondée sur des preuves, et non la peur, l’a emporté.
Pour le moment, toutes les preuves dont nous disposons indiquent que la nourriture produite avec des modifications génétiques est aussi sécuritaire que la nourriture produite sans cet outil.
Santé Canada surveille et évalue l’innocuité des aliments génétiquement modifiés depuis plus de 20 ans. Comme pour plusieurs domaines, les études se poursuivent et la science évolue.
On considère que les aliments génétiquement modifiés disponibles au Canada sont non seulement sans danger pour notre santé, mais tout aussi nutritifs que les aliments traditionnels.
Ils sont digérés comme n’importe quelle autre plante. Les OGM existent pour améliorer la durabilité, nous permettre de cultiver plus en utilisant moins de terres. Ce sont des avancées scientifiques – pas quelque chose dont il faut avoir peur.
Si vous préférez éviter les aliments issus de la modification génétique, vous pouvez opter pour des aliments issus de l’agriculture biologique. Toutefois, il n’y a pas, à ce jour, de raisons de craindre les OGM. Cette technologie présente plusieurs bénéfices afin de récolter des aliments de façon efficace tout en utilisant moins de ressources (eau) et de pesticides.
Pour en apprendre davantage sur les OGM et la science de l’agriculture, je vous recommande le documentaire Food Evolution (disponible en français).
Inquiétants, les pesticides? Certes, le mot fait peur. Mais avant de sauter à la conclusion que les résidus de pesticides sur nos fruits et légumes ont des effets néfastes sur notre santé, faisons le point.
La plus grande certitude que nous avons, c’est que les bienfaits des fruits et légumes dépassent de loin les risques potentiels des résidus de pesticides qu’ils contiennent.
Les pesticides sont utilisés par les agriculteurs pour gérer les nuisibles. Les nuisibles, ce sont les insectes, les maladies et les mauvaises herbes qui menacent la santé et la qualité des récoltes. Il existe différents types de pesticides utilisés en agriculture, dont :
1) les herbicides, pour contrôler les mauvaises herbes
2) les fongicides, bactéricides et nématicides, pour protéger les plantes contre les maladies (champignons, bactéries et nématodes)
3) les insecticides, pour protéger les plantes des insectes qui pourraient les endommager
Le Canada a mis en place un système de réglementation très strict qui réglemente l’utilisation des pesticides afin d’assurer la sécurité de la santé humaine et de l’environnement. L’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) de Santé Canada examine tous les pesticides avant d’en approuver l’utilisation. Cette agence évalue le produit en profondeur pour s’assurer qu’il ne présente pas de risques pour la santé et l’environnement. Les résultats de ces études toxicologiques sont considérés pour la détermination des différentes normes visant à assurer la sécurité des aliments au Canada.
En nutrition, ce qui vend, c’est souvent le tout ou rien. Le noir et blanc. C’est bon ou c’est mauvais. C’est tellement plus facile à comprendre. Les pesticides étant un poison pour les nuisibles, il est normal que l’on se questionne sur leur innocuité. Mais la réalité est plus nuancée que ça.
Lorsque nous examinons le risque (la possibilité que quelque chose de grave se produise), nous devons tenir compte de l’exposition.
Au Canada, c’est l’Agence Canadienne d’Inspection des Aliments (ACIA) qui surveille les résidus de pesticides sur nos aliments. Selon l’ACIA, la majorité des aliments frais trouvés à l’épicerie ne contiennent aucune trace de pesticides, et la quasi-totalité (99,5%) des fruits et légumes frais contiennent des résidus de pesticides très en dessous des limites définies par Santé Canada. Ces limites maximales de résidus (LMR) sont établies via un long processus d’études et se situent bien en dessous de la quantité qui pourrait soulever des préoccupations pour la santé.
Prenons le botox comme exemple. La toxine botulique est un des poisons naturels les plus mortels qui existent : 0,001 mg/kg pourrait nous tuer. Le risque est élevé. Pourtant, certaines personnes se le font injecter dans le corps! Nous avons pris en considération l’exposition, et nous savons que le risque est faible lorsque le botox est administré localement avec les doses utilisées en pratique. Nous sommes à l’aise avec ce fait connu.
Lorsque nous mesurons le risque, nous devons non seulement examiner le danger, mais comment nous sommes exposés. Présence ≠ risque. La dose fait le poison, avec le botox comme avec les pesticides. Et on peut faire confiance aux experts de Santé Canada qui ont approuvé cette utilisation, basé sur des données scientifiques.
Naturel n’est pas un synonyme de santé. Allo arsenic, monoxyde de carbone…
D’ailleurs, saviez-vous que les fermes bio aussi utilisent des pesticides? Bien qu’elles n’utilisent pas de pesticides de synthèse, elles utilisent des versions naturelles, dont le peroxyde d’hydrogène, le cuivre et la roténone.
Les pesticides autorisés en agriculture biologique sont également soumis à des restrictions très strictes en termes de quantité et de fréquence d’utilisation, tout comme les pesticides de syntheses.
Si on regarde le contenu en nutriments des fruits et légumes, non, il n’y aurait pas de différence entre les produits conventionnels et biologiques.
Les différences nutritionnelles entre les aliments biologiques et conventionnels sont généralement minimes et varient en fonction de nombreux facteurs, comme la variété de l’aliment, les conditions de croissance (eau, sol, ensoleillement), les méthodes de stockage et de préparation.
Bien souvent, lorsqu’une étude rapporte une différence, on ne peut pas en tirer de conclusion claire en lien avec notre santé. Par exemple, si un aliment bio contient plus de potassium que ce même légume cultivé de manière conventionnelle, on oublie qu’il ne s’agit que d’un nutriment. Un légume contient plusieurs nutriments différents, qui sont tous bénéfiques à notre santé. Donc si un légume contient plus de potassium, mais moins de vitamine C, est-il plus ou moins santé? Il serait trop simpliste d’affirmer qu’un aliment est plus nutritif parce qu’il offre un peu plus d’une vitamine.
La meilleure chose qu’on peut faire pour notre santé est de choisir la plupart du temps des aliments nutritifs et complets, qu’ils soient biologiques ou conventionnels.
Afin de réduire encore plus notre exposition, on peut
En fin de compte, la décision de choisir des aliments biologiques ou conventionnels dépend de nos préférences personnelles, de la disponibilité et de notre budget.
Les fruits et légumes biologiques ne présenteraient pas d’avantages nutritionnels par rapport aux produits conventionnels.
Au lieu de nous inquiéter des niveaux infimes de pesticides sur nos aliments, nous devrions plutôt nous soucier de manger suffisamment de fruits et légumes. Sachant que 70% des canadiens mangent moins de 5 portions par jour, on a certainement du chemin à faire.
Manger des fruits et légumes, qu’ils soient biologiques ou conventionnels, est bénéfique pour la santé.
Les produits conventionnels contiennent des niveaux de pesticides bien inférieurs à ce que les agences gouvernementales considèrent comme les limites maximales.
L’agriculture biologique et l’agriculture conventionnelle ont toutes deux leurs avantages et inconvénients. La réalité est que nous avons besoin de méthodes efficaces pour produire de la nourriture pour nourrir les 8 milliards d’humains sur Terre, sans devoir transformer plus de forêts en champs.
Le site Web safefruitsandveggies.com est géré par des agriculteurs biologiques et conventionnels et présente de l’information crédible et pertinente sur les pesticides, y compris les résidus et les risques.
Il a également un calculateur de résidus qui montre combien de portions de certains fruits et légumes il faudrait manger pour atteindre la quantité maximale de résidus de pesticides qu’on ne souhaite pas dépasser. Selon ce calculateur, je pourrais manger 454 portions de fraises par jour sans danger. Yé!
Donc mon conseil est le suivant : achetez des fruits et des légumes, bio ou non, sans culpabilité.
On n’a absolument rien à gagner de s’empêcher de manger des fruits et légumes par crainte des résidus de pesticides qu’ils pourraient contenir.
Smith-Spangler C, Brandeau ML, Hunter GE, Bavinger JC, Pearson M, Eschbach PJ, Sundaram V, Liu H, Schirmer P, Stave C, Olkin I, Bravata DM. Are organic foods safer or healthier than conventional alternatives?: a systematic review. Ann Intern Med. 2012 Sep 4;157(5):348-66. doi: 10.7326/0003-4819-157-5-201209040-00007.
Le végétarisme est de plus en plus populaire. C’est une excellente nouvelle pour notre santé et celle de la planète.
Toutefois, on entend encore beaucoup de mythes entourant cette façon de s’alimenter. J’ai donc rassemblé les questions que j’entends le plus souvent en lien avec le végétarisme, en espérant que cela t’aide à y voir plus clair.
Avant tout, j’aimerais préciser que le choix d’être végétarien ou non, c’est un choix personnel. Je souhaite simplement répondre à certains mythes qui ont la « couenne dure » (pun intended).
Bien que je mange plus souvent des recettes végés que de la viande, j’aimerais mentionner que je ne suis pas végétarienne. Maintenant, je mets mon chapeau de nutritionniste et réponds à 5 questions en fonction de ce que la science nous dit.
Des protéines, il y en a beaucoup dans notre alimentation nord-américaine. En fait, il y en a dans à peu près tout ce qu’on mange. Il faut surtout s’assurer qu’on les répartisse bien durant la journée et qu’il y a de la variété dans nos choix. Par exemple, certains acides aminés (ce qui compose les protéines) se trouvent dans les grains entiers, mais pas dans les légumineuses, et vice-versa. Pas besoin de combiner tous ces aliments au même repas, mais l’idéal est de manger une variété de céréales, de noix, de graines, du soya, des légumes et des légumineuses.
Les végétariens ne sont pas plus à risque de souffrir d’anémie que les non-végétariens. Une diète riche en légumes verts, grains entiers, légumineuses, noix, fruits séchés et céréales complètes fournit une quantité adéquate de fer. C’est vrai que le fer des végétaux (fer non-hémique) est moins bien absorbé par notre corps, mais deux trucs permettent d’optimiser son absorption :
Le nutriment que les végétaliens (véganes) doivent surveiller, c’est plutôt la vitamine B12, qui se trouve uniquement dans les produits animaux. Les végétariens n’ont habituellement pas de carence, puisqu’on en trouve dans le lait, le yogourt, le fromage, les œufs et le poisson. Cette vitamine se trouve aussi dans la levure nutritionnelle, les boissons végétales enrichies (soya, amandes, avoine…) et la simili-viande.
Non, cette affirmation est fausse. Cette peur est née du fait que le soya contient des phytoestrogènes. Cependant, les phytoestrogènes n’ont pas le même effet que l’œstrogène dans notre corps. Au contraire, le soya aiderait à prévenir certains cancers, dont le cancer du sein. Voici un article complet et une vidéo si tu veux en savoir plus à ce sujet.
Pour certaines personnes qui ont grandi en mangeant de la viande à tous les jours, oui, ça peut être difficile de changer cette habitude. Une fois qu’on connaît quelques recettes de base qu’on aime, il devient de plus en plus facile de substituer la viande par des alternatives végétales. Par exemple :
Si on achète des produits transformés, déjà marinés ou prêts à manger, oui ça coûte cher. Tout comme ce type de produit non végé d’ailleurs. Par contre, si on remplace la viande dans notre panier d’épicerie par des légumineuses, du tofu et de la PVT, on économise beaucoup !
Habituellement, pour combler notre besoin en protéines, un repas devrait en contenir au moins 15g. Pour retrouver cette quantité, nous devrons débourser :
C’est donc faux de penser que que manger végétarien coûte cher. La meilleure façon d’économiser, c’est d’apprendre à cuisiner les aliments de base nous-même, et de prendre le temps de le faire.
Manger de la pizza végé et des rondelles d’oignon, c’est végétarien. On comprend qu’on ne peut pas mettre une étiquette « santé » au végétarisme en général, parce que ça dépend vraiment de comment on compose notre assiette.
Cependant, ce qu’on remarque, c’est qu’en général, les végétariens mangent plus de légumes, plus de fruits, plus de grains entiers et plus de légumineuses que les carnivores. Ces super aliments contiennent différents nutriments, comme la vitamine C et les fibres par exemple, qui amènent différents bénéfices pour la santé.
Le régime végétarien est associé à une réduction du risque de maladie du cœur, de cancer gastro-intestinal et de diabète, à un meilleur contrôle de la glycémie, une diminution de l’inflammation et une pression sanguine plus basse.
Alors, si l’alimentation est variée et équilibrée, oui, être végé c’est bon pour la santé! Et pas seulement pour notre santé à nous, c’est bon pour la planète aussi.
As-tu entendu d’autres mythes sur l’alimentation végétarienne ? Est-ce que tu te poses d’autres questions? Si oui, écris-moi !
Est-ce que c’est déjà arrivé que quelqu’un te déconseille de manger du soya en raison de son interaction avec les hormones? Avec toute l’information qui circule de nos jours, c’est facile de tomber sur des articles qui semblent crédibles et qui nous parlent des effets dangereux du soya. Commençons par comprendre ce qu’est le soya, où on en trouve et pourquoi il a cette réputation. (suite…)
L’eau est essentielle pour plusieurs fonctions, comme la régulation de la température de notre corps, la digestion et l’élimination des déchets dans l’urine et les selles. Elle permet plusieurs réactions métaboliques, garde les membranes de nos muqueuses humides, transporte les nutriments de nos aliments vers nos cellules (par exemple les vitamines solubles dans l’eau), et permet à nos cellules de se régénérer. De plus, un manque d’eau peut avoir des effets négatifs sur la concentration, la mémoire, la fatigue, et même causer anxiété, mauvaise humeur et maux de tête. Nous ne pouvons littéralement pas vivre sans eau!
Afin de bien s’hydrater, voici quelques vrais ou faux pour mettre fin aux préjugés sur cette boisson.
Quand je me lève le matin, j’ai besoin de mon café. J’A-DO-RE le café, et je ne semble pas être la seule : le Canadien moyen boirait 152 litres de café par année, ce qui le classe troisième parmi les consommateurs de café au monde, après la Finlande et les Pays-Bas. (suite…)
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