Durant le temps des fêtes, j’entends souvent une expression qui me rend triste : on parle de « survivre » au temps des fêtes, comme si on allait à la guerre aux aliments. Comme si notre ennemi était la tarte au sucre et que notre arme était un mince craquelin multigrains. Chaque année, je me demande pourquoi il y a tant d’appréhension envers le temps des fêtes. Pourquoi tant de culpabilité? C’est possible de profiter des fêtes, sans se priver, et se sentir bien en plus!
La preuve que de se priver n’est pas la bonne solution
Bien souvent, la raison derrière la privation est le désir de perte de poids. Cependant, la restriction aurait plutôt l’effet inverse, et ce, peu importe le temps de l’année. En effet, plusieurs études rapportent une reprise du poids à long terme, et même une prise plus grande que le poids précédant la restriction.
Une récente étude faite en 2018 par un groupe de chercheurs de Stanford prouve que la restriction calorique amène peu de résultats. Les chercheurs n’ont noté aucun changement de poids à court terme et, même, une prise de poids à long terme. Cela pourrait être expliqué par la restriction cognitive qui se produit lorsque l’on doit se séparer d’aliments que l’on apprécie manger. Le simple fait de ne pas se permettre certains aliments donne à ces derniers un rôle d’aliment récompense, et apporte donc un désir encore plus grand d’en consommer. D’ailleurs, l’étude soutient le fait que les participants ayant consommé une variété de fruits, de légumes, de grains entiers et moins de produits transformés dans leur alimentation étaient ceux qui avaient perdu le plus de poids durant l’étude. Donc, une alimentation équilibrée, sans restriction, serait la clé.
Au-delà du poids, une alimentation équilibrée, c’est aussi bénéfique pour l’esprit. Manger chaque jour des aliments transformés ne nous aidera pas à nous sentir à notre meilleur, et manger seulement du céleri et de la vinaigrette légère ne le fera pas non plus. Bien manger, c’est manger ce dont nous avons envie, c’est cuisiner, c’est écouter notre faim et notre appétit, c’est prendre le temps de savourer. Évitons la restriction alimentaire, cessons de tout vouloir contrôler, puisqu’en plus de nous remplir le cerveau de pensées négatives, ça ne mène à rien.
PROFITONS du temps des fêtes, sans culpabilité
Ce que je nous souhaite, c’est de PROFITER du temps des fêtes, Pas d’y survivre. Prenons le temps de savourer les aliments qu’on aime, sucrons-nous le bec, écoutons nos besoins.
Reprendre nos habitudes
Après les repas plus copieux, il est simplement temps de retourner à notre routine. Nul besoin de se priver ou de supprimer certains aliments de notre alimentation durant quelque temps, pour « compenser » le temps des fêtes. Un retour à un menu équilibré, l’alimentation que l’on avait avant le début des festivités, est suffisant pour nous faire sentir bien. Après tout, rappelons-nous qu’il y a 355 autres jours dans l’année!
Spoiler alert : les biscuits, c’est bon à l’année longue
C’est vrai, non? On peut cuisiner des biscuits, des desserts, de la tarte au sucre et des pâtés tout au long de l’année. Et on devrait se permettre d’inclure ces plaisirs au menu tout au long de l’année, pas seulement durant les fêtes! En se permettant ces plaisirs à l’année longue, la nourriture entourant le temps des fêtes ne sera pas aussi culpabilisante.
Je sais que pour certains, les fêtes sont une période qui cause de l’anxiété et de la culpabilité. Je te souhaite sincèrement de profiter de ce temps de l’année pour passer du temps avec les personnes qui te sont chères, manger de bons plats, rire et prendre soin de toi. Si manger devient stressant durant les fêtes, est-ce que c’est parce que ton alimentation le reste de l’année est trop rigide? Lorsqu’on trouve une façon de s’alimenter qui nous convient, on devrait être capable de maintenir nos habitudes à l’année longue.
Alors, on enterre la hache?
Merci à Laurie Côté, stagiaire en nutrition, pour sa collaboration à l’écriture de cet article.