La croyance populaire est que, pour atteindre son poids idéal, il faut couper les calories en se privant. Et si une partie de la réponse ne se trouvait pas dans qu’est-ce qu’on mange, mais plutôt dans « comment » on mange? Avec les régimes, on se bat contre notre corps, tandis qu’avec l’alimentation intuitive, on apprend à l’écouter et à lui faire confiance en respectant ses signaux. Cette approche est définie par 10 principes.
L’alimentation intuitive est un concept qui a été popularisé par 2 nutritionnistes américaines, Elyse Resch et Evelyn Tribole. Elles ont publié leur premier livre à ce sujet en 1995.
Faible en gras, faible en glucides, riches en protéines, shakes et cures de jus… Des milliers de diètes différentes existent, et toutes promettent sensiblement la même chose : une perte de poids rapide, sans trop d’efforts. Ce que ces compagnies ne disent pas, c’est que le corps ne suit pas exactement une simple équation calories ingérées – calories dépensées.
Non seulement les régimes brouillent les signaux du corps, mais ils finissent souvent par entrainer gain de poids et culpabilité. La seule façon d’atteindre son poids naturel à long terme, c’est de modifier ses habitudes de vie.
La faim est un processus physiologique normal. Si on l’ignore, on risque fortement d’avoir des envies de sucre ou des rages alimentaires plus tard, puisque le corps a besoin d’énergie pour survivre. La vraie faim est caractérisée par des sensations comme un creux dans l’estomac, des gargouillements, une baisse d’énergie. Ces sensations sont signe que le corps a besoin de carburant. L’idée est donc de manger quand la faim moyenne se fait sentir, afin de respecter nos besoins.
Tous les aliments peuvent faire partie d’une alimentation équilibrée. Se donner la permission de manger de tout est primordial, car les interdits ne font que renforcer le sentiment de privation, qui mène bien souvent à la compulsion (puis à la culpabilité). Bien souvent, la raison des excès alimentaires (qu’on peut aussi appeler binge) est la restriction. LA fois où on se permet de manger un aliment interdit, ne sachant pas quand sera la prochaine fois où on aura le droit, une petite portion ne sera probablement pas satisfaisante.
Restriction -> compulsion -> culpabilité
Les aliments ne sont pas « bons » ou « mauvais », aucun aliment n’a le pouvoir à lui seul d’améliorer notre santé comme aucun aliment à lui seul peut ruiner notre santé.
Le rassasiement, c’est lorsqu’on a mangé suffisamment. La faim n’est plus là, on est satisfait, mais on ne se sent pas lourd. Il serait agréable d’aller marcher, par exemple. Si on sent qu’il est difficile de se lever de table, c’est qu’on a trop mangé!
Il est possible d’être physiquement plein, mais de ne pas être satisfait. Si tu es insatisfait, questionne-toi sur ce que tu veux vraiment. Par exemple, si j’ai envie d’un morceau de chocolat, mais que je mange une banane (car c’est plus santé!), la banane risque de ne pas me satisfaire. Après la banane suivra le yogourt, le petit biscuit sec, une poignée de noix…. Alors que si l’envie de chocolat avait été comblée dès le début, j’aurais été satisfaite et aurais mangé beaucoup moins au total. Ce sentiment de satisfaction et de plaisir est important et fait partie d’une alimentation équilibrée.
La nourriture n’est pas seulement source de nutriments. Elle est aussi source de réconfort. On peut avoir envie de manger parce qu’on se sent seul, parce qu’on est stressé, parce qu’on s’ennuie… Quelle activité pourrait remplacer la nourriture, qui pourrait répondre à ces besoins émotifs? Remonter à la source de ses émotions n’est pas toujours facile, mais manger pour assouvir ses émotions est l’équivalent de mettre un pansement sur une blessure qui a besoin de soins.
Nous sommes les plus critiques avec nous-même. Cela semble irréaliste de vouloir porter des souliers 6 quand on chausse du 8. Alors pourquoi vouloir peser moins que notre poids naturel? Travailler avec son corps et non contre lui amène tellement plus de bonheur et de bien-être. S’accepter tels que nous sommes fait partie du processus en alimentation intuitive.
Au lieu de se concentrer sur les exercices que l’on devrait faire, pourquoi ne pas faire ce qu’on a envie de faire. Cette approche a beaucoup plus de chances de durer dans le temps, et amènera donc plus de bénéfices que de s’infliger d’aller au gym tous les matins pendant 1h si on déteste cela. Cette nouvelle routine irréaliste risque de durer quelques semaines tout au plus (ce n’est pas pour rien que les gyms sont vides en février).
Bien manger ne veut pas dire manger de façon parfaite. De toute façon, la perfection, ça n’existe pas! Ce sont nos habitudes qui font notre santé. Avoir des habitudes alimentaires saines, c’est entre autres manger moins transformé, prendre le temps de cuisiner et manger une variété d’aliments.
Manger de façon intuitive, ça implique se reprogrammer pour être à l’écoute de nos signaux. Lorsqu’on passe des années à manger avec notre tête, il peut être difficile de faire confiance à notre corps.
N’hésite pas à consulter une nutritionniste, qui pourra te guider avec cette approche positive.
Que penses-tu de cette approche?
Es-tu un mangeur intuitif?
As-tu beaucoup de règles alimentaires, ou laisses-tu place au plaisir?
© Marie-Ève Caplette - Nutritionniste Diététiste 2024 | Politique éditoriale